Croix et calvaires à Rouvroy

Croix et calvaire jalonnent la campagne, les rues ; ils se proposent pour humble mémoire d’un événement heureux ou trop souvent tragique ; simple repère géographique, ils bornent le croisement de deux chemins, assurent protection aux voyageurs ; marquent la fin du village et se veulent un rempart contre les forces maléfiques hantant les campagnes nébuleuses…

Témoins privilégiés des amoureux, des serments, des demandes témoins heureux du temps glorieux des processions ; témoins tragiques d’accidents et de guerres.

Modestes décors qui n’intéressent personne que quand elles sont sur le point de partir tant elles se font discrètes au milieu de nos vies.

Objet vénéré du forgeron après avoir tordu, chauffé, soudé… Objet vénérable sorti du burin et du marteau du tailleur de pierre qui en a confectionné l’habit au prix de rudes efforts.

Objet de vénération du menuisier qui pour le fils de son saint patron, ne ménagea pas sa peine.

Chaque artisan a porté sa croix pour ériger ces calvaires. Mais qui s’en souvient… sinon la Terre ! A l’ombre d’un buisson, sous la ramée d’un chêne, dans la fraîcheur de la forêt, elles exultent et transmettent la ferveur populaire pour écarter les craintes.

Embrassant les campagnes de leurs bras protecteurs, projetant leurs ombres bénies sur les champs fertiles pour que le blé ne meure.Témoins passés pour l’avenir, elles combattent l’oubli et le temps, accrochant au passage quelques nostalgiques qui s’arrêtent le temps d’écouter la légende du temps, le temps d’oublier le temps…

réf. “Croix et calvaires à Rouvroy”, Marcel Fourny, Ed. SI le Méridional asbl, 63 pages, 128 g, prix 3,50 €, format 15 × 21 × 0,3 cm, port 2,70 € Cliquez ici pour faire votre commande