Torgny, un village encerclé de croix. Promenade pédestre commentée.

Visitons Torgny… 4,5 km, 1h, au départ de l’église. (extrait de Promenons-nous à Rouvroy : édition S.I. Le Méridional)

Cette promenade vous fera découvrir le village de Torgny et les calvaires qui l’entourent.

Vous découvrirez notamment une ancienne fontaine à pompe à bras, une croix en pierre du pays datée de 1746 et portant le nom de la personne à qui elle est dédiée: Ferdinand Demassep, qui était membre de la Confrérie de Saint-Sébastien, confrérie religieuse.

La chapelle de l’Ermitage. Ce bâtiment fut construit après la peste de 1636 qui ravagea la région et fit 180 victimes à Torgny. Il est dédié à Notre-Dame de Luxembourg, Consolatrice des Affligés. Actuellement, il est occupé par une soeur dominicaine. A l’intérieur, quelques statues de saints protecteurs: saint Isidore (agriculture), saint Donat (foudre – un curé de Torgny est mort foudroyé en 1691, deux autres paroissiens de Torgny avaient subi le même sort quatre années auparavant), saint Remi (guérisseur), Notre- Dame de Luxembourg, etc.Merci de respecter le charme et le silence en ce lieu de culte.

A voir également : plusieurs croix de mission et un curieux “escargot”. Cet ouvrage de maçonnerie est dû aux oeuvres d’un ermite résidant du lieu, le père Dominique Schmit.

la réserve naturelle “Raymond Mayné”. Cette réserve fut constituée en 1952 sous l’impulsion de l’association “Ardenne et Gaume”, sur 5 hectares de carrières, pelouses calcaires, prairies et forêt. Le sol calcaire, perméable, sec et chaud permet une végétation et une faune particulières. C’est ainsi qu’on y découvrit la cigale des montagnes, des mantes religieuses, des papillons habitués à des latitudes plus méridionales. Quant aux plantes, on peut y trouver la gentiane ciliée, des orchidées, l’Acéras homme-pendu, l’hellébore fétide. Le promeneur est invité à rester sur les sentiers.

Les vignes du Poirier du Loup. Un nouveau clos a vu le jour en 1986, la ‘Clos du Poirier du Loup’, dont les caves et installations de vinification se trouvent entre le S.I. et l’église. En longeant les vignes, vous découvrez le panorama de la vallée de la Chiers, ce cours d’eau constituant à cet endroit la frontière franco-beige.

Autre croix, la “Croix Labore”, ornée d’inscriptions sur le socle et le fût. Sur le fût: ‘O crux, Ave spes unica’, inscription répandue dans la région. Sur le socle: “1794 cette croix est faite et érigée par moi Jean Reumont bourgeois de Torgny et Marguerite Loupe, ma femme, bénie par Messire Lambert curé au dit Torgny’.

Le village compte plusieurs maisons du XVIIIè et huit du XIXè, portant le millésime sur le linteau. Remarquez l’alignement et la taille de la pierre. Remarquez les toits soit de tuiles, soit d’ardoises, les ouvertures en pierre appareillée, l’espace devant les maisons (usoirs).

Observez au passage la longue maison rose, qui est une maison typiquement gaumaise dans ses proportions et ses fonctions, tandis qu’une grande partie de l’habitat du reste du village est de style meusien tel qu’on le retrouve de l’autre,côté de la frontière.

Il subsiste également des traces du passé de Torgny, une villa romaine et, en face, un cimetière mérovingien dans lequel furent découvertes 400 tombes. Les travaux ont été recouverts après les fouilles.

L’habitat ouvrier reconnaissable à ses petites maisons. A d’autres endroits du village vous remarquerez l’habitat en hauteur qui donne un aspect provençal.

Devant la fontaine, une croix en pierre marque le centre du village. Remarquez devant la plupart des maisons les “usoirs”, espace entre la voirie et la maison destiné à recevoir le fumier, le charroi agricole, le bois.

Une ferme classée par l’Institut du Patrimoine Wallon a notamment conservé son état de 1741: four en saillie, entailles pour les volets, soupiraux, abouts de chevrons, toit en tuiles. Encore un bâtiment plein de personnalité et d’histoire : le “pensionnat” de la rue de l’Escofiette.

Sur la place de l’église (place Albert Paul), remarquez une maison avec deux portes ouvragées, l’ancien presbytère un peu en retrait, l’église de 1948. En-dessous, l’hôtel-restaurant de “La Grappe d’Or”, ancienne ferme qui subit les bombardements de la ligne Maginot en 1940, tout comme l’ancienne église.

Enfin, le bâtiment actuellement occupé par le syndicat d’initiative est l’ancienne mairie de Torgny. Ses dépendances abritent la cave et le matériel des vignerons du “Clos du Poirier du Loup”.

Basé sur des extraits de “Croix et calvaires à Rouvroy” de Marcel Fourny, éditions S.I. Le Méridional. En vente au SI.